POINT DE VUE, Pauline Sommelet, mercredi 10 avril 2013


« Humain, trop humain »

« Le cas Wagner est souvent embarrassant. On garde les œuvres, géniales même si parfois difficiles d’accès, et on évacue le personnage, encombrant et antipathique. C’est aller un peu vite en besogne. Avec ce Richard W., biographie romancée et romanesque, Vincent Borel nous livre un portrait enfin à la mesure du personnage. On y découvre un homme à fleur de peau, gouverné par ses humeurs et par sa puissance créatrice, qui le rendent tantôt héroïque, tantôt misérable. Ses relations avec Louis II de Bavière, mais aussi Nietzsche et bien sûr Cosima, la bien-aimée, sont explorées avec une finesse inédite et surtout un véritable talent littéraire. Car au-delà de l’histoire, passionnante, c’est aussi pour le style lyrique et précis de ce mélomane averti que l’on savoure ce Richard W. jusqu’à la dernière note. »