BLOG DE MIMI PINSON, dimanche 28 septembre 2014


« Haïti n’en finit pas de panser ses plaies. Entre les caprices de la nature, ceux des dictateurs et la mainmise des puissants sur les faibles, décidément cette île souffre ; ses habitants plient mais résistent.
Yanick Lahens, dont je découvrais ici la plume offre un roman à la fois complexe, envoûtant, riche, puissant et bigrement bien écrit.
Ce roman familial sur plusieurs générations se veut l’histoire des paysans et des sans voix en donnant tantôt la parole à un narrateur collectif, et à une inconnue bien mal en point échouée sur une plage. Cette inconnue se révèle au fil des pages, tandis que défile sous nos yeux attentifs, une communauté partagée entre les Lafleur, et les Mésidor. Les uns, riches s’arrogent tous les droits sur les autres, humbles mais dignes, alors que la dictature de l’homme à chapeau noir et lunettes épaisses fait rage.
Les dieux vaudou sont partout, implorés par des paysans prêts à tout pour se maintenir la tête hors de l’eau.
Yanick Lahens emploie une écriture très imagée, à la fois poétique et réaliste. La puissance des mots donne à ce texte une sensualité bien dosée. Yanick Lahens aime profondément son île, et cela se sent dans l’affection qu’elle porte à ses personnages.
Le lecteur ressort de cette lecture envouté, comme ensorcelé. »