BLOG LA RUELLE BLEUE, dimanche 14 octobre 2012


« L’auteur irlandaise continue de nous charmer avec son art de figer dans toute leur acuité et leur sensibilité des instants de vie qui révèlent ainsi le sel de l’existence mais aussi ses failles et ses douleurs, ses doutes et ses malheurs.
Chez Claire Keegan, le pouvoir d’évocation des mots se niche dans le quotidien rural fruste des personnages qui ouvre une brèche dans la retenue de leur vie. On retrouve à la fois le pouvoir magique de la parole qui, utilisée à bon escient, révèle et dévoile des vérités, répare et console les âmes désolées, mais aussi son revers dévastateur, maléfique, la chape de plomb du silence. […]
Si vous avez aimé L’Antarticque et Les Trois Lumières, vous ne pourrez que vous délecter de cette balade irlandaise à travers les champs bleus, parfois d’un bleu nuit crépusculaire, parfois d’un bleu maritime vivifiant. Vous ne pourrez que savourer le talent de cette auteure qui dès la première nouvelle, à travers de simples mots entourant son personnage principal, son double en littérature, annonce le fil rouge du recueil, voire révèle sa ligne de foi littéraire : Déjà, elle avait inscrit l’histoire dans l’espace et le temps, l’avait empreinte d’une atmosphère, et d’un désir intense. Il y avait la terre et le feu et l’eau sur ces pages ; il y avait un homme et une femme, et la solitude humaine. Quelque chose dans l’œuvre était fondamental et simple. »