BLOG LE BRUIT DES LIVRES, mercredi 17 septembre 2014


« De Key West (Floride) – terminus de leur dernier et incroyable voyage ensemble – à Montréal en passant par la Grèce, Rhodes ou Alger, c’est toute la vie insensée, décousue, splendide et précaire de ce père qui défile sous nos yeux. Le temps qui passe, les circonstances qui changent, les époques qui se mêlent et s’entremêlent, peu importe, rien n’empêche Erina – devenue une femme et un professeur émérite – d’aimer et d’essayer de comprendre cet homme assoiffé de vie et d’aventures qui s’est tant de fois absenté de sa vie. Ce qui ressort alors de cette lecture, c’est leur incommensurable désir de se retrouver.

L’écriture de ce récit – toute en discontinuité – est ainsi à l’image de ce personnage charismatique et fantasque qui a passé sa vie à se défiler. Et c’est en se jouant des conventions narratives et des logiques temporelles qu’en une centaine de pages Catherine Mavrikakis rend hommage à ce père, ressuscite l’amour filial qu’Erina avait tu durant des années et redonne du sens et de la valeur à chacun des moments passés ensemble.

[…] J’ai aimé ce livre non seulement pour son sujet mais aussi pour ses grandes qualités littéraires, à savoir un souffle dramatique incroyable et une composition narrative grandement maîtrisée. J’ai été tout particulièrement enchantée par les passages consacrés à la figure paternelle dont l’auteur a su rendre la complexité. Si vous ne connaissez pas Catherine Mavrikakis, je ne peux que vous inciter à la découvrir ! »