BLOG L’EXPRESS – LES HUIT PLUMES, samedi 11 avril 2015


« La Chute de Constantia, un roman grec étonnant, drôle et touchant »

« Voilà un drôle de récit. […] C’est le récit extravagant qu’un gendre fait à sa belle-mère dans une lettre d’une soixantaine de pages, en forme de longue confidence, presque une confession. Une confession, ce pourrait presque être ça, pour cette femme âgée et sa copine Vanguelia, une vraie commère aussi, qui ensemble découvrent horrifiées que Yannis ne serait pas aussi grec qu’on le pensait.

Il faut dire que l’histoire se passe à Istanbul et qu’à Istanbul vivent des Grecs, appelés Romiotes, qui n’ont pas pardonné aux Turcs les pogroms perpétrés il y a cinquante ans pour se débarrasser d’eux.

Yannis confie donc le secret de sa naissance, son adoption, qu’il vient d’apprendre, et son récit est plein d’humanité, de douleur, de gratitude, d’empathie. Les deux vieilles qui en prennent connaissance sont, elles, confites dans un racisme, un communautarisme, une petitesse d’esprit bien rassie, et bien comique aussi.

Ces 180 pages de la lecture en temps réel de ces commères, réactions et réflexions aigres intercalées dans le texte de la lettre parfois cité en tant que tel, parfois rapporté, sont très vivantes et très drôles, naviguant à vue entre ces deux extrêmes, avant un coup de théâtre final. […]

Un livre drôle et assez pénétrant qui réjouit, dépayse, apprend et fait penser… »