FRANCE 3, Olivier Barrot, vendredi 10 avril 2015


Olivier Barrot : « Marie Richeux s’est emparé d’Achille, ce héros légendaire convaincu à tort de son immortalité, et lui dresse une stèle imposante portée par un art poétique qu’on devrait célébrer à haute voix. »

Marie Richeux : « Le nom d’Achille, c’est une épitaphe, parce que pèse sur lui quantité de paroles avant sa vie, quantité d’oracles qui prédisent sa mort. On dit qu’il va mourir au pied de Troie pendant la guerre où il se sera illustré par son courage. Si bien que, quand j’entends Achille, j’entends la mort qui est promise, comme elle est promise à nous tous, donc j’entends la manière dont il sera fauché au plus bel âge, et dont il sera retiré à la fois de ce qui est vivant, à la fois de la communauté des hommes et, précisément, d’une communauté de héros qui fait qu’il est un être un peu particulier. Alors, moi, je suis traversée par cela, et traversée par le frisson que c’est, par la promesse de cette mort du jeune homme. Mais aussi par le frisson que c’est d’être à ce point déterminé, à ce point empêché d’être libre par la parole d’autrui. »

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FRANCE 3, Olivier Barrot, vendredi 10 avril 2015