BLOG LILI AU FIL DES PAGES, Lili Fischer, jeudi 8 septembre 2022


Comment devient-on un homme de théâtre et de cinéma quand on est né et a grandi dans une famille modeste des faubourgs de Dublin ? C’est en 1950 que Gabriel Byrne voit le jour, le premier d’une fratrie de six enfants. Milieu modeste, papa tonnelier et maman infirmière. Gabriel a besoin de rêve, surtout pour se sentir comme les autres. Il n’a pas confiance en lui, son corps lui fait parfois peur. Et s’il restait petit, et si des seins lui poussaient.
Heureusement, il a une grand-mère qui le traîne dans les salles de cinéma. Là, on peut rêver tout autant que dans la verdure environnante. Il pense même devenir prêtre et sera élève au séminaire pendant presque cinq ans. Mais il est aussi fan de football… Renvoyé du séminaire, quand il a une quinzaine d’années, il lui faut apprendre un métier. Mais rien ne lui convient… Les vieux démons reviennent dans sa tête. Il se sent à part des autres… Un raté… Il ne réussit rien. Au fond, sa seule passion, c’est le cinéma et le théâtre. Le théâtre au sein d’une troupe amateurs, fait de lui une célébrité… Du moins, lui permet de vaincre sa timidité et son manque de confiance en lui-même. Coup de chance, John Boorman le remarque sur une scène et lui propose de jouer dans Excalibur. Le mérite de ce récit très fluide, bien écrit et avec un zeste d’humour, c’est de suivre cet acteur qui se raconte, pas de façon chronologique, mais de rester dans une sorte d’émerveillement. Il est devenu cet homme célèbre, mais il vient d’un milieu modeste qu’il célèbre. Il n’élude pas ses addictions. Le milieu des artistes est si propice aux fêtes arrosées, à l’alcool qui coule… Mais il ne manque pas d’humour pour évoquer quelques autres artistes très connus. Qui savait qu’Ava Gardner, si belle, si élégante était capable de jurer comme un charretier ? Il confie ses rencontres et une cuite mémorable notamment avec Richard Burton… Il confie au papier que jamais il n’a voulu briller. Jouer oui… Mais les grands galas, les festivals, ce n’était pas du tout ce qu’il cherchait. Il s’est sauvé de Cannes en 1995, alors qu’on le voulait face aux objectifs. C’était l’époque d’Usual Suspects

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