BLOG LIVRESSE DES MOTS, mardi 29 avril 2014


« Quatre murs de Kéthévane Davrichewy est un roman d’une sensibilité et d’une justesse étonnantes. Charmée par La Mer Noire et touchée par Les Séparées, j’ai entrepris de découvrir son dernier titre. C’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai retrouvé sa prose si douce, si profondément humaine et perspicace. L’auteur pose son regard sagace sur les relations humaines, sur les liens complexes qui unissent des personnes. Cette fois, elle passe au scalpel des rapports familiaux, plus précisément des relations fraternelles.

[…] en peu de pages ce roman parvient à retracer toute une histoire familiale, de l’enfance à l’âge adulte, de l’union à la désunion. L’auteur évoque les dommages causés par le temps, les non-dits et les douleurs tues. Souvenirs d’enfance et évocations du passé se mêlent aux questionnements et aux regrets éprouvés à l’âge adulte. Le ton nostalgique et mélancolique de ce roman émeut, et amène à envisager les relations familiales sous un autre angle. Pas celui de l’amour, du partage et de l’affection : celui de la jalousie, de la rancune et de l’aigreur. Témoin de la déliquescence de cette famille, on reste cependant en marge de leur histoire. Discrètement, sans bruit, on écoute, on observe, on ressent. On juge.

La polyphonie de ce roman et la variété des procédés narratifs – la parole est donnée à chaque personnage à tour de rôle et de manière différente – offrent au lecteur une vue d’ensemble, riche et complète. Plusieurs voies, plusieurs points de vue, plusieurs sentiments. Kéthévane Davrichewy m’a envoûtée, une fois encore. »