DIACRITIK, Kathleen Evin, mardi 10 mai 2022


Ce sont deux petits livres qui, en un bizarre carambolage, figurent sur la même table, celle des parutions récentes, chez vos libraires.  Étrange, en effet, de lire dans le même élan Misogynie, une nouvelle de l’irlandaise Claire Keegan (traduit par Jacqueline Odin chez Sabine Wespieser) et Nous ne vieillirons pas ensemble, réédition en poche (L’Olivier) du récit largement (totalement ?) autobiographique du cinéaste Maurice Pialat. Car, même si celui-ci a été écrit voici un demi-siècle et celui-là publié en février dernier par le New Yorker, tous deux parlent exactement de la même chose : qu’attendent les hommes, la plupart d’entre eux au moins, des femmes ? Et, en refermant ces deux livres, on se dit qu’en un demi-siècle, rien n’a vraiment changé. Sauf peut-être la façon de le dire.

Misogynie est à l’origine une longue nouvelle parue dans le New Yorker, puis offerte à son éditrice française, Sabine Wespieser, pour les vingt ans de sa belle maison d’édition. Un titre qui ne doit pas vous faire croire qu’il s’agit d’un manifeste, loin de là. Juste une histoire d’aujourd’hui, banale, paisible, sans cris ni coups, couchée sur le papier sans guère d’adjectifs et pas le moindre commentaire, que chacun décryptera comme il l’entend. Avec ou sans compassion.

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