DNA, Veneranda Paladino, samedi 3 octobre 2015


« Mendelssohn, une passion allemande »

« Portée par une érudition joyeuse, une documentation pléthorique, La Carte des Mendelssohn se déplie en rhizomes et Diane Meur s’y met en scène. Drôle, passionnant, son cinquième roman est celui aussi de ses adieux à Berlin.

[…] En traçant la carte des Mendelssohn aux codes couleurs précis, elle relie les descendants de Moses et Fromet sur huit générations et près de trois siècles. Elle constate que la notion de famille se vide dès lors de son sens, car s’y retisse le maillage de l’humanité toute entière. […]

S’il y a une règle mnémonique qu’elle connaît bien, celle du ressassement, l’impeccable traductrice qui a ventriloqué une maison en Galice dans Les Vivants et les Ombres (2007), innove dans ce cinquième roman. Elle s’y met en scène car c’est bien le roman de ses recherches qu’elle écrit dans un style vif et alerte qui interpelle voire rabroue, gentiment, le lecteur.

Confiant ses doutes, Diane Meur digresse allègrement. […] Ne faut-il pas rendre justice à tous ces descendants, pas moins de 765 – leur restituer leur biographie ? Sa fille la voit comme une sorcière, trafiquant dans l’au-delà. […]

Au miroir des Mendelssohn, la traductrice livre probablement son roman le plus intime. Celui de ses adieux à Berlin, ville avec laquelle l’auteure belge a noué des lien passionnels. Si dans le monde tout est lié, la folie serait de se croire au centre, relève Diane Meur qui parachève son dévoilement avec in fine un poème qui n’a rien à envier aux romantiques allemands. »