ELLE, Pascale Frey, vendredi 22 mars 2013


« Edna O’Brien : La littérature comble la faim et la soif »

« Edna O’Brien est une immense romancière, l’une des meilleures de son époque selon son ami Philip Roth. Sa réputation de grande amoureuse lui a parfois nui, mais aimer et écrire, est-ce incompatible ? Parfois, reconnaît-elle. La solitude lui semble plus propice au travail qu ́une folle passion. Solitaire, elle le fut, même si beaucoup de (beau) monde défile dans ses mémoires. Elle dîna avec Sean Connery, passa une nuit avec Robert Mitchum, Paul McCartney chanta une berceuse à ses fils, Richard Burton récita du Shakespeare rien que pour elle, Marguerite Duras et Samuel Beckett se pressèrent à son chevet. Mais, la plupart du temps, Edna se consacrait à l ́écriture, et ce livre est aussi une réflexion sur l ́art, l’inspiration, la poésie, la vie d ́une femme divorcée qui se bat pour obtenir la garde de ses enfants. Entre son premier roman Les Filles de la campagne et ce récit qui paraît aujourd ́hui, Fille de la campagne (Sabine Wespieser Editeur), il y a un demi-siècle, une vie : un superbe condensé d ́émotions et d ́intelligence. »
Extrait de l’interview : « La littérature vous a-t-elle aidée à vivre ?
Certainement. Sans elle, je serais devenue folle. La littérature n ́est pas réservée à une élite mais destinée à chaque être humain. Elle aide à combler la faim, la soif, à lutter contre le froid et la peur. »