FRANCE CULTURE, Marc-Alain Ouaknin, dimanche 2 février 2014


« La brisure du Aleph », « Talmudiques : Le choix du roman 1/2 »

« Talmudiques » reçoit Michal Govrin, romancière israélienne, pour parler d’Amour sur le rivage, son dernier roman paru chez Sabine Wespieser éditeur.

« Un modeste club de danse sur la plage, un site archéologique qui abrite une déesse grecque au visage brisé, nous sommes en Isaraël au début des années 60, à Ashkelon, ville côtière au sud de Tel Aviv… Et c’est l’été…
De cette chanson, Besame mucho, entrelacée à un somptueux poème de Bialik, de ce club de danse et de cette saison qui s’étire vers sa fin, vous faites surgir votre roman, Michal Govrin, comme d’un Aleph. Celui de l’alphabet, mais aussi – comment ne pas y penser ? – celui de Borges, son roman dont l’exergue est ce vers d’Hamlet : Où l’infini espace naît d’une coquille de noix. Vos personnages vont éclore, saisis par la force d’un désir qui déferle du plus profond de leur histoire, enraciné dans les blessures les plus secrètes de leurs proches et des lieux.
Amour sur le rivage est un roman de désir, qui nous maintient avec tous ses protagonsites sur le fil tendu entre l’aspiration au nouveau et la difficulté à y consentir. Tension entre attachement et rupture dans laquelle vous nous plongez, Michal Govrin, avec une douce et éblouissante habileté, en rendant à vos lecteurs le temps perceptible, palpable. Vous jouez en effet de la plasticité du temps, matière romanesque par excellence, et en faites surgir la force du silence, qui s’impose au cœur même de ce dancing et des musiques à la mode qu’il diffuse… »

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