FUGUES, André Roy, juin 2014


« Le destin d’un jeune homosexuel au Vietnam »

« Entre l’intérieur et l’extérieur des êtres et des choses, Les Collines d’eucalyptus possèdent tous les atours d’un roman d’apprentissage, celui où un jeune garçon homosexuel, et qui, comme tel, doit vivre dans l’ombre, mais peut à cause de cela comprendre la réalité dans laquelle il est plongé, est balloté par les contraintes politiques, le poids de valeurs ancestrales et les tumultes de l’amour.

La grande force de cette monumentale fiction se trouve dans la description d’un destin injuste qui se referme sur soi comme un piège. Fresque à la Tolstoï, elle est certes écrite dans un style traditionnel, mais sa maîtrise éblouit. C’est un vrai roman, comme on dit, qui brosse des tableaux sociaux et culturels précis et historiques où s’entremêlent l’amour, le sexe, le plaisir, la tendresse, la contemption, le désespoir, la culpabilité. Tout y est dit avec finesse et pudeur, compassion et intelligence. C’est une histoire captivante et poétique de la fatalité, mais aussi de la rédemption. Ce livre labyrinthique permet également d’évoquer le Vietnam avant et après la prise du pouvoir communiste, et ce, dans un pays où le gouvernement n’envoie pas les homosexuels au poteau d’exécution ou au camp de travail, mais les condamne à vivre en marge de la société et d’être victimes de l’homophobie ambiante.

L’homosexualité y reste un tabou. Roman-fleuve, dont la trame est à la fois ténébreuse et radieuse, Les Collines d’eucalyptus exerceront une véritable fascination sur le lecteur, qui ne pourra pas l’abandonner avant la dernière page. »