LA MATRICULE DES ANGES, Franck Mannoni, septembre 2012


« Mon père est mort. À ce présent définitif, répond le texte à l’imparfait de Yassaman Montazami. Ceux qui restent vivent avec l’idée de la perte et détissent lentement les liens qui les unissent avec le défunt. Les souvenirs s’égrainent comme sur un chapelet, témoin d’un âge d’or qui ne reviendra plus. Et pourtant, pas de tristesse dans ce récit chaleureux, mais une certaine nostalgie de l’enfance, de la vie protectrice au cœur d’une famille bienveillante. Toute l’existence du patriarche Behrouz défile. […] Ses allers-retours de l’Hexagone au Moyen-Orient, à différentes époques, dressent un tableau de l’Iran, une frise politique et sociale vécue par un homme qui n’est plus chez lui nulle part. Anonyme pour l’Histoire, Behrouz, par son parcours, est un témoin : un rôle inconscient et pourtant essentiel. San s’en rendre compte, il a transmis à sa fille, la narratrice, son amour de la démocratie. Au-delà de l’affection d’un père, des épisodes tragi-comiques qui parsèment son hommage, reste cette éthique qui couronne une vie entière. La conclusion d’une existence bien remplie. »