LA VIE, Marie Chaudey, jeudi 16 mai 2013


« Tous les deux appartiennent à la classe moyenne haïtienne, sur laquelle repose le défi de sortir le pays du chaos, pour peu qu’elle refuse de singer les manières de la bourgeoisie rapace. Lui, sociologue, homme volontaire, gagné par l’amertume de la cinquantaine, mais qui n’a pas pour autant déserté. Elle, architecte, trentenaire lucide et revenue au pays, la carapace déjà dure, mais encore dans l’énergie de la jeunesse. Yanick Lahens raconte la naissance de leur amour, déploie avec délice les méandres du désir, orchestre le ballet érotique des corp, souffle sur les braises d’une idylle hantée par le lieu où elle se déploie. Peut-on s’aimer sans entrave à Port-au-Prince, la cité pouilleuse et fière ? Celle qui, malgré les coups du sort et les turpitudes politico-humanitaires, a tenu. Alors… Yanick Lahens signe ici un subtil chant d’amour à sa ville, celle où elle a choisi de rester. Pour y écrire et vivre. »