LA VIE, Marie Chaudey, jeudi 17 janvier 2019


« La ballade de Félix et Ernesto »

« Dans un hommage à son père, Léonor de Récondo loue l’amour, refuge contre la violence du monde.

Que faire en littérature de la singulière et et indicible douleur face à la mort d’un père ? Comment raconter la dernière nuit, la main dans la sienne, en une ultime communion, dans l’anonymat froid et fonctionnel d’un hôpital parisien ? Léonor de Récondo trouve le juste équilibre entre l’émotion tenue par la bride et la fable littéraire, entre la réalité écrasante et la légèreté de la fiction. La romancière alterne ainsi les chapitres : le reportage précis des heures qui s’égrènent dans la pénombre de la chambre – la fille et la mère se relaient auprès du mourant, famille soudée – puis l’échappée dans la tête du père, cet espace déjà détaché du monde des vivants, où la mémoire de l’enfance mêlée au rêve ont la part belle. […]

Félix de Récondo eut le malheur de voir mourir l’un après l’autre ses trois enfants nés d’une première union […]. Sa vie d’artiste lui permet de tenir debout, sans oublier les notes du violon de Léonor – musicienne avant de devenir écrivaine, et qui prouve ici encore son talent d’une extrême délicatesse pour faire résonner l’amour. »