LA VIE, Marie Chaudey, jeudi 28 mars 2013


« La terre d’Irlande est celle d’où je viens et où je retournerai »

« Avez-vous écrit très tôt ?
On peut dire que j’ai essayé, oui. Et d’ailleurs, j’essaie toujours (rire). J’ai su très tôt que j’aimais les mots et les histoires. J’ai toujours cru en la magie du style. Mais je ne me suis jamais dit : Je serai écrivain. Quand j’étais enfant, j’ignorais même ce que cela signifiait. Maintenant, je le sais vraiment : c’est une vie de discipline, à s’enfermer tout seul devant une feuille blanche et à tenter, tenter encore, et à nouveau de faire chanter la langue… […]
Je n’ai pas voulu écrire des mémoires qui soient un triste exercice d’auto-apitoiement ou une ode au courage de devenir écrivain quand on est né les pieds dans la boue ! J’ai travaillé la langue et le style pour rendre vivante au lecteur cette expérience des débuts, pour présenter l’existence comme elle venait, alternance de noirceur et d’éclaircies, de tragique et de rires. […]
Peut-on dire que l’écriture est devenue pour vous une religion ?
C’est plutôt une fièvre qui me hante au quotidien, une quête qui m’arrache de terribles efforts, une solitude désirée. J’ai entamé un nouveau roman ces derniers temps. La part spirituelle en jeu dans la littérature est aussi essentielle que la relation au monde. »