L’ALSACE, Jacques Lindecker, vendredi 22 février 2013


« Errance : le vieil homme et la femme amoureuse »

« Elle va rejoindre l’homme qu’elle aime. Mais, dans le métro, un vieil homme se jette sur la voie. La vie, l’amour, ne tiennent-ils qu’à un fil ? […]

Elle parcourt les rues de Paris. Au gré des rues, des rencontres, des frôlements de corps ou des lumières traversées, cherchant l’apaisement, des fragments lui reviennent. Des pages d’Histoire jusqu’aux souvenirs familiaux ou sentimentaux. Les failles de son histoire. Les injustices. Et beaucoup de sensualité. […] À partir d’une image, elle nous entraîne au cœur du plus intime de ce que l’homme garde au fond de soi. En douceur, mais sans jamais lâcher prise. Errer, creuser, partager. Dix ans, ou presque. Il a fallu près de dix ans à Michèle Lesbre pour se soulager de ce qu’elle a véritablement vécu dans le métro parisien en décembre 2003. Ce vieil homme qui lui avait souri avant de se suicider, elle y était. En 2007, elle lui avait dédié son succès Le Canapé rouge : Au petit monsieur de la station Gambetta. C’est là, d’ailleurs, dans les alentours du cimetière du Père-Lachaise, que l’auteur habite. C’est là qu’elle a enfin trouvé les mots rares, à la fois envoûtants et simples, pour dire la paradoxale mélancolie qui suit une gifle. »