LE 13 DU MOIS # 43


« Rentrée littéraire : Le 13e et la plume »

« Notre libraire indépendante du bout de la rue a fini par bien connaître Marion Richez, à force de la voir tourner autour de ses bouquins. Marion, qui vit de l’autre côté du boulevard Blanqui, dans une ruelle de la Butte, a sorti le 28 août L’Odeur du minotaure. […] C’est l’histoire de Marjorie, trente ans elle aussi, en rupture avec sa province natale pour mater, à Paris, son passé et les hommes. Collaboratrice d’un ministre, elle est de ce monde qui ne s’arrête jamais pour se regarder vivre. C’est une femme toujours dans l’action, qui n’a pas conscience d’elle-même, qui va au galop. Jusqu’au choc, raconte l’auteure. J’avais envie d’écrire sur la remise à platle retour à soi, aussi brutal puisse-t-il être. Un coup de fil de sa mère, un père mourant, un accident… Tout bascule. Le minotaure, c’est le labyrinthe intérieur. L’écriture est incisive comme le roman est court. Un jet rapide, dit Marion, un roman-éclair. La pauvre héroïne n’a le temps de rien livrer d’elle, peut-être parce qu’elle est ainsi, qu’elle n’a rien à donner. En ce sens le livre est une réussite : le style n’est pas pour faire joli ; il révèle un je fragile et percutant. Mais, au final, on la connaît peu, cette Marjorie, et on ne saurait dire si on la trouve ou non sympathique, ni si on souhaite qu’elle se tire de sa quasi-folie. »