LE JOURNAL DE MONTRÉAL, Karine Vilder, samedi 20 mars 2021


Ne jamais se fier aux apparences

Particulièrement bien mené, L’ami, le nouveau roman de la Française Tiffany Tavernier, met en scène un homme sans histoire qui, sans se douter de rien, a longtemps eu pour ami un vrai criminel.

Après avoir terminé la lecture de ce roman, on a été incapable de bouger pendant un bon moment. Parce que l’histoire nous a bouleversés, parce que la fin a réussi à nous remuer jusqu’aux tréfonds. Mais pour ne rien divulgâcher, on ne parlera ici que du début.
LThierry Clavaud, la cinquantaine, vit avec sa femme Élisabeth dans un coin isolé de la campagne française. Il est réparateur de machines dans une usine des environs et tout ce qu’on peut dire de plus sur lui, c’est qu’il n’est vraiment pas du genre à se lier facilement avec les autres. Au contraire. Mais il a quand même un ami, un seul, et c’est Guy, son voisin. Il le connaît depuis maintenant quatre ans – soit depuis que Guy et sa femme Chantal se sont installés dans la maison d’à côté –, et pas une semaine ne passe sans qu’ils ne se voient pour boire un verre, se faire un barbecue, bricoler ou, couchés dans l’herbe, observer les insectes.

L’horreur tout près
Thierry, qui a appris très jeune à se contenter de peu, aurait sans doute pu continuer à vivre comme ça jusqu’à la fin des temps. Sauf qu’un beau matin, six voitures de police et une ambulance fileront droit chez Guy et Chantal. Pour compléter le tableau, une vingtaine d’hommes casqués et armés sortant des bois. Que se passe-t-il ?
Lorsque Thierry découvrira la raison de tout ce branle-bas, son monde volera aussitôt en éclats. Car même dans ses pires cauchemars, jamais il n’aurait imaginé ce dont Guy pouvait parfois être capable dans l’intimité. Reste à savoir si lui, Thierry, saura accuser le choc et se reconstruire sur le plan psychologique.
Un superbe roman qu’on n’est pas près d’oublier.

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