LE MAGAZINE LITTÉRAIRE, Aliette Armel, mars 2014


« Fratrie fissurée »

« Kéthévane Davrichewy saisit ses personnages pendant le temps du passage, entre le passé qui s’origine dans la maison de Somanges et le futur qui s’annonce, peut-être, dans la maison des Cyclades. Avec un grand sens de la construction, elle ponctue le récit de révélations sur les circonstances des accidents qui ont bouleversé l’existence familiale. Mais surtout, comme dans ses romans précédents, La Mer Noire et Les Séparées, elle excelle à saisir avec une grande finesse les relations qui se rétablissent entre des êtres blessés, aux émotions enfouies. Elle fait entendre la mélodie de leurs voix qui résonnent avec une grande justesse, chacune selon sa tonalité particulière. Les quatre frères et sœurs libèrent souvenirs et déchirements, aveux et ressentiments. À travers des dialogues vifs et percutants, ils entreprennent de renouer les liens défaits, de trouver ensemble un nouveau souffle, en prenant le risque de l’avenir incertain et tourmenté qu’annonce la phrase finale : Ils sont dans un bateau en pleine tempête, comme balancés au-dessus du vide. »