LE NOUVEAU MAGAZINE LITTÉRAIRE, Kerenn Elkaïm, septembre 2019


« Migration : Mers et murs »

« La condition des migrants, qui empire dans l’indifférence des pays nantis, a inspiré trois auteurs, acteurs sur le terrain.

[…] Loin de leur tour d’ivoire, des auteurs s’emparent du sujet. « L’écrivain est un passeur, mais il peut questionner la laideur du monde pour s’acheminer vers sa beauté », nous explique Louis-Philippe Dalembert. Il « sait ce que ça signifie de tout laisser derrière soi, d’arriver sur une terre qui ne vous attend pas » : « Qui devient-on quand on part ? » L’écrivain haïtien a pris le parti de la fiction, car « on parle moins des femmes migrantes ». Son roman Mur Méditerranée retrace les destins de Chochana la Nigériane, Semhar l’Érythréenne et Dima la Syrienne. Tout les oppose, si ce n’est le bateau de l’Eldorado. « J’offre une voix, un visage, une histoire ou des liens familiaux aux migrants. Quel lieu les acceptera ? » […] Ces trois livres ont une portée engagée. Louis-Philippe Dalembert dénonce les médias qui nous anesthésient et pointe « l’Occident qui alimente les guerres en vendant des armes ou en pillant les richesses des pays du Sud. Comment donner la possibilité aux gens d’y rester ? ». Son roman est dédié à Angela Merkel, qui a « tendu la main aux migrants. L’Europe manque de courage ». […] »