LIBÉRATION, Frédérique Roussel, samedi 20 avril 2013


« Edna O’Brien, l’Eire et la manière »

« Rien d’autre dans sa vie n’importe vraiment, sinon l’urgence d’écrire, et ce depuis plus de cinquante ans. […]
À 82 ans, Edna O’Brien reste une femme de caractère, extraordinairement belle, sorte de princesse celte mâtinée d’élégance british. […] L’Irlande quittée depuis plus d’un demi-siècle vibre toujours en elle. Sa voix, profonde et sifflante, demeure rocailleuse et envoûtante. On la sent volcanique et émotive, exigeante et réaliste, calfeutrée dans l’absolue solitude intérieure de sa vocation.
À Londres, en 1960, la jeune fille a dévidé en trois semaines son premier roman, Les Filles de la campagne. Ses mémoires de vieille dame, intitulés comme en écho Fille de la campagne, lui ont réclamé trois ans. Trois ans pour remonter à la source de ses souvenirs, parfois dans la douleur. Son existence a défilé sous sa plume, ses maisons, ses parents, ses amants, ses manuscrits, ses peurs, ses rêves. »