LIBRAIRIE MOLLAT (Bordeaux) et SABINE WESPIESER ÉDITEUR, 3 décembre 2015


Eka Kurniawan vous présente son ouvrage L’Homme-Tigre aux éditions Sabine Wespieser.
Rentrée littéraire automne 2015.

« En fait, en 2002, je voulais écrire un roman policier, mais, moi qui en lisais beaucoup, je voulais que celui-ci soit un peu différent des autres. L’identité du meurtrier et de la victime est révélée dans le premier paragraphe, donc ce qu’on cherche, c’est le mobile de l’assassin. En fin de compte, ce livre est non seulement un polar, mais aussi un roman psychologique qui retrace l’histoire d’une grande lignée, sur fond d’histoire sociale et politique, jusqu’à ce que nous soit révélé à la fin le mobile du meurtrier.
Le tigre provient d’un mythe indonésien de la province de Java Ouest. C’est un tigre blanc mythique qui protège les villageois et les habitants de la région. C’est un tigre traditionnel inventé à l’époque où la région était un royaume hindou. Aujourd’hui il n’y a bien sûr plus de royaume hindou, mais les habitants croient encore […] que ce tigre est une réincarnation du roi et de ses disciples visant à les protéger. […] Donc je me suis inspiré de ce mythe pour écrire mon livre. […] D’un côté, il y a cette créature mythologique du tigre blanc, mais de l’autre, il y a la volonté psychologique, voire carrément la vengeance d’un homme envers un autre. J’ai essayé de combiner le folklore traditionnel d’Indonésie avec une forme littéraire moderne. […]
En fait, ce roman est le deuxième que j’ai publié en Indonésie, même si c’est le premier publié en France. Mon véritable premier roman s’intitule Belle est sa blessure. […] J’ai concçu mon premier roman comme une histoire de fantôme. Puis c’est devenu un roman historique sur l’indonésie coloniale, jusqu’à la présidence de Soeharto. On y trouve de tout : une histoire d’amour, des arts martiaux… Bien que mes romans mettent tantôt en scène des fantômes ou des créatures mythiques, l’action est toujours ancrée dans une temporalité et un lieu réels, de sorte que la dimension historique est souvent d’une grande importance dans mes livres. »