LIRE, Gladys Marivat, février 2018


« Le premier roman du poète et slameur camerounais, sur un homme à la recherche d’un “amour jeune et vieux, fou”.
Comment revenir à soi quand on a aimé de tout son être ?” Alexandre, le narrateur, sait ce qu’il vient de laisser derrière lui – sa femme et ses enfants. Il ignore ce qu’il va trouver. Il a pris une chambre d’hôtel et court chaque jour après un fantôme. Dans les rues de Diên Biên Phù, il traque Maï Lan. Il y a vingt ans, l’ancien soldat avait quitté cette ville et son grand amour, mais eux, le hantent toujours. Son amante vietnamienne lui apparaît dans une succession de poèmes et de récits. Ses pensées oscillent entre le présent de sa quête et les années où il a connu la peur de la mort et l’horreur de la donner, la passion avec Maï Lan et l’amitié rare avec un autre soldat, Diop. Ce lien entre le Français et le Sénégalais est sans doute ce qu’il y a de plus fort dans Diên Biên Phù. Diop a sauvé la vie d’Alexandre et, ensemble, ils ont appris à résister dans la guerre. L’honneur, dit Diop, ce n’est pas celui de la France, c’est celui de “nous tous ici[de] notre honneur d’hommes, d’humains !”. René Char est partout dans le roman d’Oho Bambe, dit “Capitaine Alexandre”, en hommage au nom pris par l’auteur des Feuillets d’Hypnos sous l’Occupation. Dans les vers semés au fil du texte aussi, comme ce “Résistance n’est qu’espérance” qui a sauvé le narrateur du bourbier colonial et l’encourage à poursuivre sa quête à l’infini. »