LIVRES HEBDO, Olivier Mony, vendredi 1er juin 2012


« Daddy Cool »

« Recherche du père et divagations inspirées autour de l’exil. Avec Le Meilleur des jours, son premier roman mélancolique et drôle, Yassaman Montazami signe une entrée en fanfare dans le paysage littéraire.
Deux hommes d’un âge certain, dont l’un est l’amant de la femme de l’autre, chantant et dansant ensemble au rythme de Daddy Cool de Boney M, cela n’existe pas. Une docte conversation entre exilés iraniens pour déterminer si le fait qu’elle fût clitoridienne puisse être la raison de la répudiation de la princesse Soraya, pas davantage. Une thèse (colossale et inachevée par nature) tendant à prouver que rien n’a échappé à l’observation sagace de Karl Marx, aucun secret, pas plus ceux des statues de l’île de Pâques que du monstre du Loch Ness, encore moins. Cela n’existe pas, bien sûr ; mais cela a existé et composé quelques-unes des mille et une facettes d’un homme qui, mort comme vivant, savait tout faire, sauf peut-être se laisser oublier. C’était le père de Yassaman Montazami. Il s’appelait Behrouz. En persan, cela signifie le meilleur des jours. […]
On songe en la lisant au scénario qu’aurait pu en tirer un Ettore Scola ou un Fellini première manière. […] On songe enfin que ce serait bien le diable si un beau livre n’en annonçait pas d’autres. »