Madame Figaro, Colombe Schneck, vendredi 6 mai 2022


Un homme et une femme s’aiment. Pourquoi l’un quitte l’autre ? Lui laissant un trou dans le corps que rien ne comblera. Dans Misogynie, la nouvelle de l’Irlandaise Claire Keegan, un homme sort de son bureau et rentre chez lui. Quand sa fiancée était là, il y avait du bazar. Il se fait à dîner, un plat sous vide qu’il met au micro-ondes, il se souvient des repas raffinés qu’elle lui préparait. Pour leur mariage, elle s’était mise au régime, ne mangeait plus que de la salade. À la télévision, il regarde un documentaire sur Lady Di, cela lui donne envie de manger quelque chose de sucré. Il reste dans son frigo leur gâteau de mariage que personne n’a entamé.
Claire Keegan décrit sans jamais commenter, j’ai pensé à ce conseil qu’Isaac Bashevis Singer avait donné à son frère : « n’écris que des faits, les explications psychologiques se démodent toujours. »
La sobriété de Claire Keegan donne à la solitude de son héros, un relief, une existence très forte.

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