NOTE DE LECTURE DE LOUISA M. E. LAFABLE, poète réunionnaise, avril 2013


« Désir ou La parenthèse enchantée »

« Espace de désir, ce roman Guillaume et Nathalie, d’une écrivaine à la plume aiguisée et ô combien sensible et sensuelle, résonne en moi, dès l’entame du récit, comme un appel à lire, un S.O.S (Save our soul… of desire). Yanick Lahens – une femme de lettres francophones – est une écrivaine confirmée, à la plume nue (sans vulgarité aucune) et soutenue. […]
Yanick Lahens, à travers vingt chapitres fort bien construits, a su explorer les mots-et-émotions liés à cette histoire naissante d’amant et d’aimant entre une Elle, de plain-pied dans son épanouissement, aux traits défaits par l’angoisse, une terre étrangère… avec du soleil dans le sang et un Lui, qui a dépassé la moitié de sa vie… abimé dans une impatience mâle, au parfum de l’arrogance…
Guillaume et Nathalie
héberge une intrigue abyssale (dont je me retiendrais de vous dévoiler l’origine), des expériences troublantes, des êtres pris et épris d’exil (photographie pour l’une et observation de la vie pour l’autre), des êtres prêts à embraser, dans une ville… où la mort trop pressée dévale les rues, ce fameux Port-au Prince-ti sourit. Haïti toujours entre au panthéon de ses îles du frémir, l’île-désir.
Au sortir du chaos des blessures visibles et invisibles des protagonistes, la plume tient lieu d’exutoire. Panser ses plaies, re-penser ses meurtrissures autrement, comment ? Dans le désir du dire, dans ses mots à dire tel ce saisissant message téléphonique (p. 167) de l’homme conquis par ce séisme charmant : la renaissance amoureuse. […]
J’ai affectionné ce livre pour ses échos du cœur et ses cris intérieurs, ses aveux, ses passages historiques, ses observations minutieuses, ses atmosphères dignes de photographie, pour ses visages qui parlent et ne mentent pas. La plume est belle et re-belle, riche, un bouquet poétique. De grâce, Yanick Lahens, ne lâchez sous aucun prétexte la plume ! »