WWW.CULTURESUD.COM, Yves Chemla, avril 2013


« Un rêve au crépuscule »

« Singularité de l’œuvre de Yanick Lahens : disponible à l’écoute de la voix intérieure qui reprend la compagnie des autres, elle creuse le sillon de l’écriture de l’intime, par où cette rencontre devient réellement possible, parce qu’elle s’avère nécessaire. Cela faisait longtemps que je voulais écrire cette histoire de rencontre d’un homme et d’une femme. L’une de celles qui ravivent le goût de l’impossible. L’une de celles qui traînent son cortège de surprises, de paradoxes, d’érotisme et de déraison, écrivait-elle dans Failles. Cette histoire que le lecteur ne connaissait pas, mais pressentait, et ces personnages qui paraissaient si proches pourtant, devenaient le signe différé de la béance, et pas même d’une trace. Un envol dans le devenir de l’écriture brusquement anéanti par le séisme du 12 janvier. Le roman Guillaume et Nathalie peut être considéré alors raisonnablement comme un acte de résistance contre la tentation du désespoir, sans doute, mais avant tout contre ces dieux cruels qui se repaissent de chair et de sang et qui ont éventré le pays d’Haïti. »