SUD-OUEST DIMANCHE, Alexandre Fillon, dimanche 30 mars 2014


« Les portes du paradis »

« C’est une autre époque, un autre siècle. Un monde qui n’existe plus mais qui est entré dans la légende. Retournons à Paris, à la fin des années 1970. Au moment où le héros du beau roman de François Jonquet y débarque […] et rejoin[t] sans tarder les garçons et les filles qui se mélangent chaque nuit derrière la Porte Rouge de la rue du Faubourg-Montmartre.

Un établissement mythique, le Palace, auquel Jonquet avait déjà consacré un épatant documentaire que l’on trouve sur Internet. Le journaliste et critique d’art avait également signé le portrait croisé d’une figure emblématique des lieux : Jenny Bel’Air : Une créature (Pauvert, 2001).

Avec Les Vrais Paradis, roman où tout est vrai ou presque, il va encore plus loin. En proposant cette fois un ébouriffant tour de piste de danse. L’occasion de suivre pas à pas un narrateur qui lui ressemble comme un frère. Un apprenti noctambule qui loge alors dans un foyer, rue de Vaugirard. Paris était une fête, un théâtre de tous les possibles. […]

Très en verve, François Jonquet propose de partager un trip littéraire aux accents surréalistes. En romancier accompli, il rend palpable l’ivresse et la torpeur d’antan. Entraîne le lecteur dans le tourbillon d’un moment magique, avec champagne et poudre. Avant que ne déboulent les années 1980. Que n’apparaisse la menace de la nouvelle peste qui va changer la donne. Et sonner la fin de la récréation. »