TF1, Chronique de Jessica Nelson dans « Au Field de la nuit », Michel Field, lundi 10 mars 2014


Coup de cœur de Jessica Nelson, de 52’55 » à 54’38 » :

« Un livre qui, pour le coup, a du relief, c’est celui de Kéthévane Davrichewy, Quatre murs, chez Sabine Wespieser, qui est un éditeur que j’aime beaucoup, qui a toujours des choix assez audacieux et assez beaux.

Ici on va suivre l’histoire d’une famille, qui est à la fois très banale et très singulière, puisque tout commence par la vente d’une maison, la maison où une fratrie de quatre enfants a grandi. Quatre murs, quatre enfants. Et cette fratrie vient donc assister au déménagement avec la mère – le père est mort, la mère souhaite se rapprocher de ses enfants qui vivent en ville. Cette vente, tout comme la petite avance sur héritage qu’elle a décidé d’octroyer aux plus jeunes, n’est pas du tout perçue de la même façon par les uns et les autres. En gros, deux clans apparaissent : celui des aînés, qui ont réussi, qui ont des vies plutôt stables, avec une belle réussite professionnelle, pas de problèmes en particulier, et puis celui des deux jumeaux, les deux petits derniers, qui ont des destins beaucoup plus chaotiques.

Voilà, cette première partie, c’est cette confrontation des quatre regards, dans les quatre murs, sur cette situation qui évidemment génère des tensions ; et ensuite c’est chacun des enfants qui va prendre la parole pour composer le puzzle de l’histoire familiale.

Kéthévane Davrichewy s’en tire vraiment extrêmement bien dans la confrontation des points de vue différents et dans les dialogues, parce que toute la première partie est très dialoguée mais ça n’es jamais de la cacophonie – ce qui est particulièrement difficile à réaliser quand on pense qu’il y a cinq personnages qui sedétestent, qui s’aiment, qui s’engueulent. Et on est en permanence dans ce tiraillement entre l’amour et la haine que peuvent se vouer les membres d’une même famille. »