ART PRESS, Anaël Pigeat, mars 2014


« Les Vrais Paradis sont une promenade spectrale dans un monde héroïque et disparu, celui qui a hanté les nuits du Palace de 1978 à 1984, mélange entre les grands bals de l’aristocratie et les bals populaires des lendemains de guerre, fête ininterrompue, orgiaque et cathartique, qui semblait scellée par la jeunesse, la musique et la drogue. Les Vrais Paradis racontent tout à la fois l’éducation d’un jeune bourgeois provincial au grand monde de la fête et du rêve et le cheminement d’un écrivain pour renouer avec l’être qu’il était quand il avait vingt ans. […]

Dans une langue vive et dépouilée, son livre prend la forme d’un recueil de souvenirs où il fait revivre le passé avec la précision d’un détective ; c’est aussi une épopée romanesque aux accents baroques et parfois fantastiques. […]

Un jour de 1984, la Porte Rouge est repeinte en gris, signe de la fin d’une ère. François Jonquet raconte avec pudeur cet hiver de l’amour. Après cette formidable fresque de la jeunesse, il donne à voir le temps qui passe et qu’il observe comme Marcel pendant la matinée des Guermantes. Une mélancolie retenue émane de ce texte, la mélancolie sereine des survivants car les vrais paradis sont les paradis qu’on a perdus, écrivait Proust dans Le Temps retrouvé. C’est aussi l’exergue du roman. »