BLOG LIRE ET MERVEILLES, jeudi 4 octobre 2012


« Un recueil de huit nouvelles comme des diamants bruts, certainement l’excellence d’une écriture qui se prête si parfaitement au genre, au-delà du romanesque.
Chacune de ces nouvelles, c’est le talent de Claire Keegan, cette impressionnante maîtrise narrative qui prend, sa plume qui frôle les surfaces rudes des lieux et des personnages, se risque à s’y frotter, s’attarde sur les heures puis pénètre jusqu’à ce qui est enfoui, jusqu’aux racines, aux (dés)aveux, sous les plaies et les cicatrices.
Ces nouvelles, ce sont les histoires des hommes catholiques et de la terre, les paysages d’Irlande, à travers eux, celles des femmes et les histoires d’enfances.
On y retrouve la violence diffuse, la densité troublante du recueil L’Antarctique, on y retrouve l’acuité, l’émotion, l’épure bouleversante des Trois Lumières. L’intuition du quotidien, rien d’anodin.
Ces nouvelles sont des chants bleus, la beauté douloureuse des clairs-obscurs, ce qu’emporte le vent de la glèbe sèche, ce que brasse les vagues; c’est ce qui revient à la nuit et à la solitude, tous ces chemins désolés.
Des frissons de lecture. Une empreinte et des traces. »