FRANCE 3, Olivier Barrot, vendredi 30 janvier 2015


« Un livre, un jour »

Olivier Barrot : « C’est d’abord un salut à un père taciturne qu’adresse Michèle Lesbre dans Chemins. »
Michèle Lesbre : « L’origine de ce roman, c’est une image d’un homme qui, à quelques mètres d’une terrasse de bistro, un soir à Paris lisait assis sur le trottoir, sous la lueur d’un réverbère, avec sur le visage un plaisir non dissimulé. Cette image était absolument magnifique et au bout d’un certain temps, j’ai pensé à mon père. Je me suis dit que c’était peut-être une sorte de fantôme de mon père lisant sur ce trottoir le livre culte de sa jeunesse, Scènes de la vie de bohème d’Henry Murger. »
O. B. : « Et puis elle entreprend un voyage le long des canaux. Elle emprunte une péniche, croisant peut-être l’ombre paternelle. »
M. L. : « Peut-être que ce voyage elle ne le fait pas vraiment, elle fait peut-être un rêve parce qu’au cours de ce voyage – qui est un voyage lent sur une péniche –, dans les brumes du petit matin, un paysage en évoque un autre… La campagne que la péniche traverse lui rappelle la campagne de sa petite enfance dans la Loire. Et, elle va décider d’aller au bout du canal, mais au bout de sa rêverie aussi. »

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