LE COURRIER DE L’UNESCO, avril-juin 2021


« Figure importante de la scène littéraire haïtienne, Yanick Lahens évoque son œuvre, irriguée par la culture populaire et vivante de son pays, loin des clichés misérabilistes. À travers ses récits singuliers et poétiques se dit aussi, en écho, l’histoire de la première République noire, qui est à la fois “produit de la modernité et réponse à cette modernité.”
Propos recueillis par Agnès Bardon

Comment en vient-on à choisir cette façon si particulière d’habiter le monde qu’est l’écriture ?
Je crois plutôt que, comme le dit le poète haïtien Georges Castera, « les mots nous choisissent parce que nous sommes seuls ». Les mots deviennent une manière de communiquer avec notre mystère, notre savoir intime, et de communiquer avec ceux et celles qui, en nous lisant, chemineront dans leur propre mystère et ce savoir intime qui est le leur. Écrire, c’est à la fois assumer la solitude et paradoxalement tenter d’en sortir.

Être écrivain, c’est éprouver le besoin de donner un sens au réel, de le mettre en perspective pour combler un manque fondamental par des mots, comme d’autres peuvent le faire par la musique ou par le dessin et les couleurs […] »

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