LA QUINZAINE LITTÉRAIRE, Norbert Czarny, 1er au 15 octobre 2012


« Fantaisiste et grave »

« On ne donnait pas cher de Behrouz quand il est né, prématuré. À part sa mère qui n’en voulait pas et puis ne cessa de l’aduler, personne ne croyait que l’enfant grandirait. Et puis l’envie de vivre, d’amuser et de rêver a fait le reste, et Behrouz, le meilleur des jours en persan, a eu le temps de vivre, et de mourir. Sa vie est au cœur du premier roman de Yassaman Montazami.
La narratrice est la fille de Behrouz. Peu importe que ce roman soit ou pas autobiographique. Quand il a une portée universelle, quand le lecteur se croit né à Téhéran dans une famille de la bonne bourgeoisie et qu’à l’instar du héros il rêve d’un autre monde, on s’interroge peu sur le lien entre auteur et narrateur. Et ici, Behrouz rayonne. […]
Le roman de Yassaman Montazami a la grâce de celle qui écrit, petite fille éblouie par ce père surprenant, et la gravité de l’adulte à même de montrer le décor des ans qui défile. L’intime et le monde se mêlent en de courts chapitres, comme autant de vignettes parfois drôles et légères, parfois douloureuses comme une trahison des espérances. La brièveté de l’ensemble est une qualité ; on n’en a que plus envie de lire d’autres romans à venir. »